Nabih Berry : «  Seule la Bible et le Coran surpassent  » la loi électorale actuelle

10:25 - October 04, 2025
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IQNA-La crainte d'un report du scrutin législatif - initialement prévu en mai 2026 - plane de plus en plus.

Le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, a réaffirmé jeudi dans une déclaration au quotidien An-Nahar son attachement à la loi électorale actuelle, déclarant : « Seule la Bible et le Coran la surpassent ». Une déclaration faite alors que la crainte d'un report du scrutin législatif, prévu en mai 2026, et donc d'une prorogation du mandat des députés, plane sur fond de débats autour du vote des expatriés.

« Personne ne se soucie plus que moi des expatriés de toutes confessions, et je salue leur rôle national dans la protection du Liban », a-t-il dit. À l’adresse du parti des Forces libanaises (FL), favorable au vote des expatriés pour l’ensemble des 128 députés plutôt que pour les parlementaires réservés aux Libanais de l’étranger, M. Berry a déclaré : « Vous êtes ceux qui avez accepté la circonscription 16, assumez vos responsabilités ».


La 16e circonscription, créée par la loi électorale de 2017 pour les expatriés, attribuait six sièges aux Libanais de l’étranger, répartis sur les six continents et selon les principales confessions. Les expatriés devaient voter pour cette circonscription spécifique, au lieu de participer au scrutin de leur circonscription d’origine. Cette circonscription avait été suspendue pour les élections passées.

Plus tôt dans la journée, Moustapha Fouani, chef de l’organe exécutif du mouvement chiite Amal, a insisté : « Les élections législatives auront lieu quoi qu’il arrive, et la loi électorale en vigueur doit être appliquée telle quelle, garantissant le droit des expatriés à voter, au Liban comme à l’étranger ».

Dans le même sens, le bloc parlementaire « Fidélité à la résistance », représentant le Hezbollah, a dénoncé dans un communiqué publié après sa session régulière présidée par le député Mohammad Raad, « les tentatives persistantes de contourner la loi électorale en vigueur sous prétexte de modifications supplémentaires, alors que le véritable objectif est d’exploiter les failles liées au vote des expatriés : inégalité des chances entre candidats, absence de garanties pour que les votants puissent exercer librement leur choix, et manque de mécanismes de contrôle empêchant l’ingérence des pays concernés depuis l’étranger ».

Le bloc chiite a estimé que « ces tentatives visent à changer radicalement l’équilibre législatif, posant ainsi un risque sérieux pour les prochaines élections », et a réaffirmé sa « position finale en faveur de la tenue des élections législatives à leur date, sans aucun report, conformément à la loi en vigueur », appelant le gouvernement à « publier les décrets d’application nécessaires et à prendre immédiatement les mesures pratiques requises ».

Le débat sur le vote des Libanais de l’étranger agite la scène politique, notamment le Parlement. Mardi, une soixantaine de députés, dont d’anciens alliés du Hezbollah, ont boycotté une séance pour réclamer l’inscription de cette question à l’ordre du jour. 

Mercredi, le Premier ministre, Nawaf Salam, a réaffirmé son engagement en faveur de l’organisation des élections législatives à la date prévue et de la garantie du droit de vote pour tous les Libanais, résidents ou non. Le ministre de l'Intérieur Ahmad Hajjar a affirmé qu'en l'absence d'un amendement adopté par le législatif, le gouvernement se devait d'appliquer la loi actuelle, en l'état. Les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont annoncé mardi que l’enregistrement des Libanais de l’étranger souhaitant voter se déroulera du 2 octobre au 20 novembre 2025. Dans ce cadre, le président Joseph Aoun a reçu M. Hajjar et a insisté, lui aussi sur l'importance que les législatives aient lieu dans les temps. 

lorientlejour

Tags: liban ، Coran ، Nabih Berri
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